UX Design : comment concevoir une interface centrée utilisateur ?

Concevoir une interface, ce n’est pas uniquement une affaire de design. L’UX design, c’est du design d’expérience utilisateur. Cela consiste à créer des interfaces pensées à partir de vrais besoins, de façon simple, intuitive et efficace.

Cet article définit les méthodes et bonnes pratiques pour créer une expérience centrée utilisateur, étape par étape : savoir quels usages privilégier, apprendre à structurer l’information, prototyper voire soigner les micro-interactions… ce sont autant de leviers qui permettent de transformer une simple interface en un parcours fluide et engageant. Au bout du compte : des produits mieux adaptés, mieux performants et donc mieux perçus par les utilisateurs.

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L’expérience utilisateur : la base d’une stratégie digitale performante

Découvrez comment une UX bien pensée améliore l’ergonomie, renforce l’engagement utilisateur et booste la performance digitale.

Comprendre avant de concevoir

I) L’Utilisateur au cœur du processus

Une bonne expérience utilisateur ne naît jamais d’une intuition à part entière, mais d’un travail d’observation, d’analyse et de compréhension ; travailler sur ses futurs écrans ou fonctionnalités sans prendre en compte qui sont vos utilisateurs, ce qu’ils espèrent, ce qui pourrait les frustrer n’a jamais été le meilleur chemin !

C’est une erreur encore fréquente : concevoir un site ou une application en se basant sur ses propres habitudes, ou sur les envies du commanditaire. Or, l’ergonomie et l’expérience doivent avant tout servir ceux qui utiliseront réellement le service.

Cela demande un changement de posture : sortir de sa bulle et se mettre à la place de l’utilisateur.

La première étape consiste à collecter des données qualitatives et quantitatives sur les comportements, besoins et usages des cibles.

Quelques méthodes possibles :

  • Entretiens utilisateurs : pour explorer en profondeur leurs attentes et frustrations ;
  • Questionnaires : pour capter des tendances sur un échantillon plus large ;
  • Analyse de l’existant : que révèle le comportement sur votre site actuel ? (taux de rebond, pages d’entrée, clics, conversions…).

Cette phase vous permettra de poser des bases solides avant toute réflexion de design.

Une fois les données récoltées, place à la modélisation. Les personas sont des portraits-types d’utilisateurs qui synthétisent leurs objectifs, besoins, freins, et habitudes.

  • Exemple : Julie, 32 ans, chercheuse d’emploi, utilise le mobile en priorité, veut accéder rapidement aux offres sans créer de compte.

Les personas permettent à l’équipe projet de garder l’utilisateur en tête tout au long de la conception. Ils aident à prioriser les fonctionnalités, à adapter les contenus, à anticiper les attentes.

Chaque utilisateur vient sur votre interface avec un objectif en tête : s’informer, acheter, réserver, contacter…

Il faut cartographier les étapes clés de ces parcours pour identifier :

  • les points d’entrée ;
  • les actions attendues ;
  • les zones de friction possibles.

Un bon parcours utilisateur est fluide, balisé, rassurant. Il limite les hésitations et maximise la satisfaction.

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II) De l’idée à l’écran : les différentes étapes d’une conception UX réussie

Une fois que l’on a identifié les besoins utilisateurs se pose cette question essentielle : comment transformer cela en structure ? On va ici commencer à dessiner le squelette de l’interface : contenus, fonctionnalités, navigation, hiérarchie de l’information, jusqu’aux premiers écrans.

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partir de l’essentiel

1) Définir contenus et fonctionnalités

Le contenu est le cœur de votre site ou application : c’est ce que l’utilisateur vient chercher. Avant de penser graphisme ou animations, la question est simple : que lui proposer ? Deux niveaux d’utilité sont à identifier :

Utilité globale : votre promesse principale (vendre un produit, réserver un service, informer…) ;
Micro-utilités : les fonctionnalités secondaires qui facilitent l’usage (filtre, recherche, comparateur, favoris…).

Attention à ne pas tomber dans le “syndrome du couteau suisse” : trop de fonctionnalités nuisent à la clarté. Chaque élément ajouté doit servir un objectif utilisateur clair.

créer une architecture claire et intuitive

2)  Organiser l’information

Trouver rapidement ce que l’on cherche : c’est l’un des piliers de l’expérience utilisateur. Cela passe par une architecture de l’information bien pensée, qui combine :

  • Hiérarchisation des contenus : qu’est-ce qu’on met en avant ? qu’est-ce qu’on relègue ?
  • Structuration logique : catégories claires, navigation simple, menus cohérents
  • Navigation adaptée aux usages : recherche, menus, parcours guidés, CTA visibles…

👉 Une bonne organisation repose autant sur vos objectifs stratégiques que sur la manière dont vos utilisateurs pensent, cherchent et agissent.

differentes-methodes-pour-materialiser-une-interface
Exemples d’un zoning (travail de réflexion sur le positionnement des zones d’un écran), wireframe (c’est l’étape après le zoning qui consiste à remplir et détailler les différentes zones, sans intention graphique), wireflow (permet d’interpréter la globalité des écrans, les interactions entre eux pour avoir une vision globale du parcours utilisateur)et d’un prototype (permet d’imaginer les interactions qu’un utilisateur peut avoir vis-à-vis d’un écran)1

du zoning au wireframe

3) Formaliser les parcours

C’est à ce stade qu’on commence à matérialiser l’interface :

  • Zoning : on découpe chaque page en grandes zones (navigation, contenu principal, outils, bas de page…)
  • Wireframes : on affine chaque zone pour y définir les éléments précis (formulaires, listes, boutons, blocs de contenu)
  • Wireflows : on relie les écrans entre eux pour visualiser les parcours complets
  • Prototypes : on simule les interactions pour tester et affiner l’expérience

Ces livrables permettent d’itérer rapidement, de tester en interne ou avec les utilisateurs avant d’aller vers un design graphique final.

dès le départ

4) Penser responsive, performance et accessibilité

Une interface UX ne peut ignorer les réalités du terrain :

  • Responsive design : penser d’abord mobile, adapter selon les supports
  • Performance : vitesse de chargement, fluidité des transitions
  • Accessibilité : navigation clavier, contrastes suffisants, contenus alternatifs…

Intégrer ces contraintes dès la conception, c’est éviter de tout reprendre à la fin — et c’est garantir une expérience inclusive et efficace pour tous.

Rendre l’expérience simple, fluide et efficace

III) Bonnes pratiques UX

Une fois les parcours définis et l’architecture posée, place à l’optimisation de l’expérience utilisateur au quotidien. Ici, chaque détail compte : un bouton mal placé, une interaction confuse ou un mot mal choisi peuvent suffire à faire fuir un utilisateur.

L’utilisateur doit toujours savoir où il est, où il peut aller, et comment y accéder. Voici quelques règles essentielles :

  • Menu clair et visible (fixé si besoin, bien hiérarchisé) ;
  • Fil d’Ariane sur les structures complexes ;
  • Call-to-action visibles et explicites : chaque action doit être simple à comprendre
  • Navigation mobile soignée : menu burger, zones cliquables, hiérarchie adaptée.

Objectif : zéro effort inutile pour comprendre comment se déplacer dans le site.

Chaque obstacle est une opportunité de décrochage. Parmi les plus fréquents :

  • Pop-ups intrusifs, notamment dès l’arrivée ;
  • Formulaires trop longs ou mal conçus ;
  • Temps de chargement excessifs ;
  • Étapes inutiles dans un parcours utilisateur.

L’idée n’est pas de tout simplifier à l’extrême, mais de supprimer tout ce qui gêne sans raison valable.

Les micro-interactions sont ces petites animations ou réponses visuelles (ex. : changement de couleur d’un bouton, chargement, notification discrète) qui rendent une interface plus humaine et plus intuitive. Bien pensées, elles :

  • renforcent le sentiment de contrôle ;
  • améliorent la compréhension des actions ;
  • augmentent la sensation de fluidité.

Elles ne sont pas décoratives, elles guident.

Dans un bon design UX :

  • les éléments se ressemblent quand ils ont la même fonction ;
  • les mots sont choisis avec soin ;
  • les contenus sont hiérarchisés de manière logique ;
  • les conventions web (et métiers) sont respectées.

👉 Un bon mot vaut mieux qu’une icône mal interprétée.
👉 Une interface cohérente renforce la confiance et diminue l’effort cognitif.

Le design UX n’est pas isolé : il s’articule avec d’autres exigences techniques et stratégiques :

  • SEO : structurer l’information pour les moteurs et les humains (titres, textes, balises…) ;
  • Accessibilité : rendre l’interface utilisable par tous (clavier, lecteurs d’écran, contrastes…) ;
  • Performance : éviter les scripts inutiles, optimiser les images, limiter les effets trop lourds.

Une expérience utilisateur réussie, c’est celle qui marche bien partout, pour tout le monde, tout le temps.

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IV) S’inspirer, tester, ajuster : une conception vivante

Un bon design n’est jamais figé. Même avec une structure solide et des parcours bien pensés, l’expérience utilisateur doit évoluer : en fonction des retours, des usages réels, des nouveaux besoins. L’UX est un processus itératif et collaboratif.

1) S’inspirer intelligemment : l’analyse concurrentielle UX

Avant de concevoir, il est toujours utile de regarder ce qui se fait ailleurs. L’analyse concurrentielle UX permet de :
  • repérer les bonnes idées chez d’autres
  • observer les conventions du secteur
  • éviter les erreurs déjà commises par d’autres
Quelques conseils

Attention : il ne s’agit pas de copier. Il s’agit d’identifier ce qui fonctionne et pourquoi, pour adapter ces éléments à votre contexte, vos utilisateurs.

Pensez aussi à élargir votre panel : un bon concurrent UX n’est pas forcément un concurrent commercial. Un site d’une autre industrie peut très bien vous inspirer en termes de navigation, de filtres, de présentation produit…

2) Une démarche collaborative

L’UX design ne se fait pas dans un coin. Il implique une collaboration constante entre les profils :
  • UX designer, UI designer
  • Développeurs
  • Rédacteurs
  • Product owners
  • Marketing, service client, etc.

Plus vous impliquez de profils dès le début, plus vos décisions seront cohérentes avec les contraintes techniques, les objectifs métier et les besoins utilisateurs.

3) Le design system comme colonne vertébrale

Pour garder de la cohérence dans la durée, le design system est un allié précieux. Il s’agit d’une bibliothèque partagée de composants et de règles (boutons, titres, champs, couleurs, comportements…).

Un bon design system permet de :
  • gagner du temps dans les itérations
  • uniformiser l’interface quel que soit le concepteur
  • faciliter l’intégration et la maintenance

C’est un outil vivant, au service de l’efficacité.

4) Prototyper, tester, ajuster : la boucle UX

Une interface réussie n’est jamais définitive dès la première version. Il faut :
  • Concevoir un prototype fonctionnel (même simple)
  • Le tester en interne ou avec de vrais utilisateurs
  • Observer les blocages, les incompréhensions, les frustrations
  • Ajuster, améliorer, retester…

C’est cette culture de l’itération qui aboutit à une interface réellement performante et alignée sur les usages réels.

Pour conclure

Concevoir une expérience centrée utilisateur, ce n’est pas suivre une recette toute faite. C’est une démarche rigoureuse et créative, à la croisée des besoins humains, des contraintes techniques et des objectifs métier.

Comprendre les utilisateurs, structurer les parcours, tester les solutions, ajuster chaque détail… Ce sont autant d’étapes qui font passer d’une interface simplement fonctionnelle à une expérience réellement engageante.

Mais l’UX ne s’arrête pas à la mise en ligne.

👉 Une bonne interface évolue, se nourrit des retours, s’adapte aux usages. C’est justement ce que nous explorerons dans le prochain et dernier article de cette série.

pour aller plus loin

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Sources :

  1. Visuels issus de Canva et de Whimsical ↩︎